Aujourd’hui, on va parler de la star de ce voyage. Pas moi, la moto.
Car Calamity a vraiment été l’héroïne de ce périple. On a tout affronté ensembles, et elle n’a jamais bronché, acceptant toujours d’aller de l’avant quand moi-même je ne voulais pas.
A ce jour, elle est toujours en rapatriement vers la France. Je ne l’ai pas revue depuis que je l’ai déposée à l’entrepôt pour son envoi du Costa Rica, le 16 Mars dernier…
Oui, ça commence à être long ! Mais je tiens le coup…
En 18 mois autour du monde, jamais un raté. Quand beaucoup d’autres motos refusaient de démarrer, ou faisaient des caprices pour ceci ou cela…Calamity a toujours démarré au quart de tour. Jamais un problème de batterie, ni de moteur, ni rien. Les seuls ennuis que j’ai eu ont été provoqués par…moi-même, à cause d’une faute d’inattention la veille de notre grand départ.
Je ne vais pas tout te redire, mais si l’histoire t’intéresse, lis cet article, ça vaut le détour:
https://www.facebook.com/1moto1planete/ ... __tn__=K-R
A part cette histoire de roulements, rien. Oui, RIEN.
Je lui ai donné toutes sortes d’essences, d’huiles, ou autres produits douteux selon l’endroit où je me trouvais au moment de faire la révision, et elle a toujours tout accepté sans rechigner. Jamais une hésitation. Je ne suis pourtant pas payé ni sponsorisé par Yamaha pour dire ça, mais c’est la vérité. Certains autres voyageurs trouvaient même Calamity « ennuyeuse ». On m’a aussi dit « ah, tu voyages avec une Ténéré ? Trop facile ! ».
Etait-ce un commentaire qui laissait entendre la qualité et la réputation de cette moto ? Peut-être ?
Bon, j’ai quand même croisé l’oiseau rare qui a malheureusement eu tous les malheurs du monde avec ce même modèle, mais la majorité des gens ne font que des éloges sur sa fiabilité.
C’est aussi pour ça que je l’ai choisie au début.
Car question style, performances, poids, équipements…il y avait mieux chez la concurrence. Beaucoup mieux, même !
Mais dans la catégorie « moto qui fait à peu près tout, à peu près bien, sans se poser de questions ni tomber en panne », c’est l’une des références (pour ne pas dire la reine, afin de ne pas en froisser certains).
C’est donc pour ça que je suis parti un matin de Décembre dans le Sud de la France, en camion, sur la neige, chercher celle qui allait vivre une aventure bien différente des petites balades pépères qu’elle avait faite dans le Gard jusqu’à présent.
Un modèle ayant à peine 3 ans, moins de 8000 kilomètres et révisé chaque année avec factures à l’appui ? J’achète !
Bon, il y en a quand même deux qui se sont demandé si j’avais bien raison de partir sur la glace avec un camion de location pour aller chercher une moto à l’autre bout de la France sans l’avoir vue ni essayée auparavant… Mais bon, ils me connaissent « comme s’ils m’avaient fait » apparemment...
Pendant l’hiver, j’ai regardé un tas de vidéos et lu un tas d’articles sur Internet pour apprendre comment l’équiper pour un tel voyage, quoi acheter, comment la modifier, etc…
Au printemps, j’avais une liste de 50 modifications et pièces dont tout le monde répétait sur le net que « c’est obligatoire pour voyager, c’est le minimum, blablabla ».
J’étais presque prêt à faire chauffer la carte de crédit, mais je me suis dit que faire un test en situation réelle avant de tout acheter serait sûrement une bonne idée. Une amie allait passer une semaine de vacances à Malaga, dans le Sud de l’Espagne. Tiens ? A côté de Malaga, il y a un désert, donc du sable et des cailloux. Et pour y aller, il faut traverser la France et l’Espagne, donc emprunter des autoroutes, des petites routes de campagne, des montagnes, rouler longtemps, toute la journée…
Bref, j’ai tout de suite vu que ce « petit test » de 4000 kilomètres aller/retour serait l’occasion rêvée pour comprendre ce dont j’avais vraiment besoin.
Un sac à dos, une sangle, le top case en plastique d’origine à moitié cassé, et c’est parti. A mon retour, j’ai rigolé en regardant cette liste de choses dites « essentielles », et je n’ai modifié que 3 ou 4 choses.
La suspension rabaissée : essentielle pour moi, afin de toucher les pieds par terre pour circuler en ville. Avec mon mètre 64, c’était parfois un peu dangereux de traverser Madrid en pleine heure de pointe avec la moto réglée d’origine avec des suspensions très hautes.
Les poignées chauffantes : elles m’ont sauvé la vie quand j’ai du rentrer sur une semaine par -10 degrés sur la glace. En revanche, je ne les ai jamais réutilisées pendant le reste du voyage. Du coup, si je devais le refaire, j’achèterais simplement des gants plus épais.
Les feux additionnels : complètement inutiles. J’ai du les utiliser 5 fois en 18 mois, dont 3 fois pour m’éclairer en faisant à manger devant ma tente. Au passage, petit conseil pratique : une lampe frontale, ça doit rester sur le front. Sinon, tu passes ton temps à la chercher, où à manœuvrer ta moto pour t’éclairer…
Le reste ? Quel reste ? Aucune autre modification. Tout d’origine, et tout a fonctionné sans souci.
Tous les deux, nous avons affronté le froid, la glace, la pluie, les tempêtes tropicales, la poussière, le sable, la chaleur, le brouillard le plus épais que j’avais jamais vu, et… aucun souci. Contact, démarreur, et c’est parti !
Elle m’a emmené voir la Turquie, et ses paysages magiques comme en Cappadoce ; les Indes avec ses montagnes comme l’Himalaya et ses temples fous ; l’Asie du Sud Est, avec ses jungles verdoyantes et ses animaux exotiques ; l’Australie, avec son immensité déroutante et son désert de terre rouge ; l’Amérique du Nord, avec ses forêts, montagnes, et plaines à couper le souffle ; et l’Amérique Centrale, avec ses volcans, parcs nationaux, et plages paradisiaques…
Je voulais qu’elle m’emmène plus loin, mais le sort a voulu qu’on s’en arrête là pour le moment. Il reste l’Amérique du Sud, l’Afrique, et une grande partie de l’Europe. Ah, et la Russie aussi… et la route de la soie, et… stop ! Pour le moment on reste chez nous. Mais t’as compris à quoi j’ai pensé pendant le confinement…
Donc voici un petit album souvenir, qui retrace les débuts de Calamity jusqu’à sa mise en caisse au Costa Rica.
J’ai environ 450 photos d’elle dans le monde entier donc je n’ai pas pu tout publier, mais voici les plus sympas !
Sur ce, c’est l’heure de l’apéro, à bientôt !