[CR] Les petites routes d'Espagne 2023
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Re: [CR] Les petites routes d'Espagne 2023
Arf! le gus qui se gaufre comme une grosse quiche...
Note, je rigole, mais c'est arrivé, je crois à tous le monde, moi le premier.
Note, je rigole, mais c'est arrivé, je crois à tous le monde, moi le premier.
Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes.
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Re: [CR] Les petites routes d'Espagne 2023
la ou il est mesquin notre Qohen, c'est que la vidéo a été posté il y a 10 jours, il fait distille tout ca le bougre
La relance à l'embrayage, il n'y a que ça de vrai !
- Qohen
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Jour 8
Le jour 8 en vidéo :
///////////////////////////////////////////
Étapes :
On débute la journée froidement. Il fait 9°C dehors, peut-être 12 ou 14 dans notre pièce, mais on a dormi au calme. Le parc de l'abbaye, baigné de rosée et des rayons du soleil matinal, suffit à faire oublier le froid. On sort les motos, range les affaires et se dirige plein est, en coupant à travers la plaine agricole et les quelques vallons qui précèdent les montagnes.
Silent Route A-1702
On vise Villaroya de los Pinares, puis Fortanete, en quelque sorte le point de départ de la Silent Route A-1702. Ces 60 kilomètres de route panoramique combinent un tracé sinueux et joueur, des paysags grandioses et accidentés, et des villages préservés chargés d'histoire. On s'intéressera davantage aux paysages qu'à l'histoire, en profitant d'y rouler de bon matin plutôt que plus tard, quand cette route populaire est envahie de motards. Si vous avez l'occasion de l'emprunter, je ne peux que vous la recommander : https://turismomaestrazgo.org/fr/maestr ... ent-route/
Parfaite pour rouler tranquille et se laisser imprégner des lieux, la A-1702 est aussi un kif absolu à tracer poignée en coin. La route est impeccable et serpente à flanc de falaise, en face de pitons rocheux, entre deux pentes, tournicote et virole... Il faut par contre prendre garde aux cailloux et pommes de pins qui traînent ça et là sur l'asphalte. Je vous mets quelques photos des choses à voir hors de la route elle-même.
Tuñeles de Pitarque
À mi-chemin, je fais un écart pour traverser les Tuneles de Pitarque, un petite route coincée entre les roches accidentées, menant à la commune de Pitarque. Le col de San Cristobal permet de jouir d'une belle vue sur cette petite vallée encerclée par les reliefs. Il y a tellement de choses à explorer dans ce coin !
Je reprends la route et rattrape Amandine un peu avant Ejulve, où nous nous arrêtons pour déjeuner, dans un bar restaurant où les motards sont les bienvenus.
Recommandé !
Je pars explorer le bled, où je me fais accoster et accueillir par une vieille dame pleine d'entrain qui me souhaite la bienvenue dans le meilleur village de toute l'Espagne. Après quelques photos souvenirs, elle me raccompagne jusqu'au restaurant, où elle s'asseoit à notre table avec un café. Elle papote avec nous, avec la table voisine, danse avec son corgi au son des rancheras qu'on entend depuis le bar, tandis qu'on se régale avec notre salade-frites-bière.
TV-7231
On traverse le début d'après-midi solaire sur une route fluide qui nous redépose sur les plaines sèches, en direction de l'Ebre. On s'arrête à Alcañiz faire un point météo. Contraint par le temps, j'avais retiré le désert des Monegros de notre itinéraire, et en dépit de l'avance qu'on a sur ledit itinéraire, les orages nous forcent à continuer vers le nord-est pour éviter le plus gros. Sur l'Ebre se trouve une abbaye abandonnée, sise sur une presqu'île, accessible uniquement par piste et ensuite à pieds ; mais c'est un détour de plus de 3 heures, et 2 heures de marche dans une possible boue d'après-orage, et Amandine tend à vouloir raccourcir les journées pour équilibrer avec les nuis courtes. Elle se dirigera donc tranquillement vers Caspe, au bord de l'Ebre, pendant que j'irai voir cette route TV-7411 répertoriée sur le site DangerousRoads.
Je me lance donc sur la N-420 avec un rythme soutenu pour gratter du temps sur cette excursion de 3 heures, en direction de Riba-roja d'Ebre. J'approche de la TV-7411 par la TV-7231, qui n'est déjà pas mal.
Mais la TV-7411... Incroyablement sinueuse, constamment en train de jongler entre la seconde et la troisième, à lancer la moto d'un côté à l'autre, à travailler ses appuis, à freiner fort... Quel plaisir de conduite. Arrivé au bout, c'est-à-dire au niveau du fleuve, je rebrousse chemin : c'est reparti pour un tour !
Caspe
Rincé par cette session exigeante, je bifurque vers Fayon, au nord, pour capter la N-211 en direction de Caspe. Aussi fluide que la N-420, cette nationale me voit adopter un rythme presque d'autoroute, jusqu'à l'approche de Caspe... et ses nuages noirs. Au dernier kilomètre, l'orage se crève et des trombes d'eau s'affalent sur moi, tandis que je traverse aussi vite et prudemment que possible les rues désertes jusqu'à trouver Amandine, abritée sous un store. Je reconnais qu'à ce moment, j'en ai eu ras-le-cul de cette météo.
Une fois un peu calmé, j'ai pu aviser de la suite avec Amandine. En dépit de l'évidence visuelle et des indications de Google, tout n'est pas fermé et on trouve un café ouvert, qu'on rejoint quand la pluie se calme un peu. Le réconfort du café et du sucre nous fait supporter, avec bouchons d'oreille, la cacophonie des retraités qui beuglent comme des Espagnols. Au vu des prévisions, on décide après une bonne pause de rouler encore un peu en direction de Fraga, où il ne devrait pas pleuvoir cette nuit.
En regardant les infos ce soir-là, on découvre Teruel, où nous étions 2 jours plus tôt, sous les inondations...
Un peu moins de photos au Canon ce jour-ci, car beaucoup de temps à rouler et la fatigue commence à se faire sentir chez Amandine
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Étapes :
- Silent Route A-1702
- Tuñeles de Pitarque
- TV-7231
- TV-7411
- Caspe
On débute la journée froidement. Il fait 9°C dehors, peut-être 12 ou 14 dans notre pièce, mais on a dormi au calme. Le parc de l'abbaye, baigné de rosée et des rayons du soleil matinal, suffit à faire oublier le froid. On sort les motos, range les affaires et se dirige plein est, en coupant à travers la plaine agricole et les quelques vallons qui précèdent les montagnes.
Silent Route A-1702
On vise Villaroya de los Pinares, puis Fortanete, en quelque sorte le point de départ de la Silent Route A-1702. Ces 60 kilomètres de route panoramique combinent un tracé sinueux et joueur, des paysags grandioses et accidentés, et des villages préservés chargés d'histoire. On s'intéressera davantage aux paysages qu'à l'histoire, en profitant d'y rouler de bon matin plutôt que plus tard, quand cette route populaire est envahie de motards. Si vous avez l'occasion de l'emprunter, je ne peux que vous la recommander : https://turismomaestrazgo.org/fr/maestr ... ent-route/
Parfaite pour rouler tranquille et se laisser imprégner des lieux, la A-1702 est aussi un kif absolu à tracer poignée en coin. La route est impeccable et serpente à flanc de falaise, en face de pitons rocheux, entre deux pentes, tournicote et virole... Il faut par contre prendre garde aux cailloux et pommes de pins qui traînent ça et là sur l'asphalte. Je vous mets quelques photos des choses à voir hors de la route elle-même.
Tuñeles de Pitarque
À mi-chemin, je fais un écart pour traverser les Tuneles de Pitarque, un petite route coincée entre les roches accidentées, menant à la commune de Pitarque. Le col de San Cristobal permet de jouir d'une belle vue sur cette petite vallée encerclée par les reliefs. Il y a tellement de choses à explorer dans ce coin !
Je reprends la route et rattrape Amandine un peu avant Ejulve, où nous nous arrêtons pour déjeuner, dans un bar restaurant où les motards sont les bienvenus.
Recommandé !
Je pars explorer le bled, où je me fais accoster et accueillir par une vieille dame pleine d'entrain qui me souhaite la bienvenue dans le meilleur village de toute l'Espagne. Après quelques photos souvenirs, elle me raccompagne jusqu'au restaurant, où elle s'asseoit à notre table avec un café. Elle papote avec nous, avec la table voisine, danse avec son corgi au son des rancheras qu'on entend depuis le bar, tandis qu'on se régale avec notre salade-frites-bière.
TV-7231
On traverse le début d'après-midi solaire sur une route fluide qui nous redépose sur les plaines sèches, en direction de l'Ebre. On s'arrête à Alcañiz faire un point météo. Contraint par le temps, j'avais retiré le désert des Monegros de notre itinéraire, et en dépit de l'avance qu'on a sur ledit itinéraire, les orages nous forcent à continuer vers le nord-est pour éviter le plus gros. Sur l'Ebre se trouve une abbaye abandonnée, sise sur une presqu'île, accessible uniquement par piste et ensuite à pieds ; mais c'est un détour de plus de 3 heures, et 2 heures de marche dans une possible boue d'après-orage, et Amandine tend à vouloir raccourcir les journées pour équilibrer avec les nuis courtes. Elle se dirigera donc tranquillement vers Caspe, au bord de l'Ebre, pendant que j'irai voir cette route TV-7411 répertoriée sur le site DangerousRoads.
Je me lance donc sur la N-420 avec un rythme soutenu pour gratter du temps sur cette excursion de 3 heures, en direction de Riba-roja d'Ebre. J'approche de la TV-7411 par la TV-7231, qui n'est déjà pas mal.
Mais la TV-7411... Incroyablement sinueuse, constamment en train de jongler entre la seconde et la troisième, à lancer la moto d'un côté à l'autre, à travailler ses appuis, à freiner fort... Quel plaisir de conduite. Arrivé au bout, c'est-à-dire au niveau du fleuve, je rebrousse chemin : c'est reparti pour un tour !
Caspe
Rincé par cette session exigeante, je bifurque vers Fayon, au nord, pour capter la N-211 en direction de Caspe. Aussi fluide que la N-420, cette nationale me voit adopter un rythme presque d'autoroute, jusqu'à l'approche de Caspe... et ses nuages noirs. Au dernier kilomètre, l'orage se crève et des trombes d'eau s'affalent sur moi, tandis que je traverse aussi vite et prudemment que possible les rues désertes jusqu'à trouver Amandine, abritée sous un store. Je reconnais qu'à ce moment, j'en ai eu ras-le-cul de cette météo.
Une fois un peu calmé, j'ai pu aviser de la suite avec Amandine. En dépit de l'évidence visuelle et des indications de Google, tout n'est pas fermé et on trouve un café ouvert, qu'on rejoint quand la pluie se calme un peu. Le réconfort du café et du sucre nous fait supporter, avec bouchons d'oreille, la cacophonie des retraités qui beuglent comme des Espagnols. Au vu des prévisions, on décide après une bonne pause de rouler encore un peu en direction de Fraga, où il ne devrait pas pleuvoir cette nuit.
En regardant les infos ce soir-là, on découvre Teruel, où nous étions 2 jours plus tôt, sous les inondations...
Un peu moins de photos au Canon ce jour-ci, car beaucoup de temps à rouler et la fatigue commence à se faire sentir chez Amandine
- Qohen
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Jour 9
Le jour 9 en vidéo :
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Étapes :
Crestes de la Llena
Le voyage se complique. On quitte Fraga avec une météo clémente, mais on a déjà en tête les prévisions orageuses de l’après-midi.
La route jusqu’à Ulldemollins est bonne et juste avant le village, on traverse les Crestes de la Llena, formations géologiques que je n’avais pas repérées en amont.
On arrive à Ulldemollins, charmant village, sans touristes à part nous. On trouve notre café sur une petite placette au milieu des ruelles, entourée de murs, comme isolée hors du temps. Le soleil baigne la cour et l’on ne sait pas encore que cette journée sera le point bas du voyage.
En quittant Ulldemollins, Amandine prend tranquillement la route d’Igualada, ville moyenne qui se trouve un peu avant la montagne de Montserrat. Pendant ce temps, je vais à Albarca en espérant pouvoir prendre la piste menant à la Roca Corbatera et sa falaise surplombant la vallée côté sud.
Voilà ce que je ne verrai pas !
Sauf que ladite piste est fermée aux véhicules. Je peste, mais ce n’est pas plus mal car les nuages noirs s’amoncellent déjà au-dessus de ma tête.
J’enchaîne donc sur la direction d’Igualada en poursuivant la route, sur laquelle je m’amuse un peu, avant d’apercevoir la Guardia et mon GPS qui insiste pour me faire rebrousser chemin. Je cède et remonte, quand éclate l’orage. Clairement, aujourd’hui, ça ne veut pas.
TV-7004
Je trace plein est. Ici, la route est sèche, et coup de bol je prends la TV-7004 bien sinueuse, qui équilibre le karma.
Après cette petite session de fun, je reçois un message d'Amandine qui m’informe qu’elle s’est plantée et qu’elle n’est pas du tout dans la bonne direction. La faute au GPS, sans doute... Mais était-il trop compliqué de s'arrêter pour reprendre la bonne route ? Ou de remonter plutôt que de me faire descendre aussi, inutilement ?... Je peste et file la rejoindre autour de Tarragone, sur une aire d’autoroute, 80km au sud de la route prévue... Avec l’avance qu’on avait, et l’abandon de la randonnée à l’abbaye sur l’Ebre, la journée devait être courte et facile. Mais non ! Pour éviter de reprendre l’autoroute, on remonte nord-est par la nationale, mais dans cette partie urbanisée, on n’avance pas vite, et maintenant le soleil tape dur. Donc 2 heures à 70km/h par 32°C. Joie.
Du coup j'avais un peu les boules et j'ai rien filmé parce que c'était inintéressant, de toute façon
Bref on finit par arriver aux alentours d’Igualada. Fidèles à notre credo, on évite les villes et on cherche un café dans une petite commune périphérique, pour se poser et s’abriter, car on sait que l’orage va de nouveau nous survoler. On traverse un bled, un second, un troisième — tout est fermé, personne en vue. On échoue à Odena, commune fantôme, et on erre dans les rues, mais tout est désert. Les nuages assombrissent le ciel. Je nous mène jusqu’à l’église, au sommet de la commune, espérant trouver un parvis couvert, mais il n’y a qu’un linteau qui déborde un peu. On a juste le temps de prendre les sacs à dos et de s’abriter tant bien que mal avant la drache. On sonne, pas de réponse. Donc on attend debout une bonne vingtaine de minutes, en grignotant.
Montserrat
Je voulais voir le monastère de Montserrat le matin, quand il y aurait peu de monde, et éventuellement prendre le funiculaire jusqu’au sommet. Du coup, je le verrai l'après-midi, sous la grisaille. En fait je ne le verrai pas du tout Une fois l’orage passé, et histoire de rattraper cette journée, on s’y rend.
Malgré les conditions, l’endroit reste impressionnant.
MAIS lorsque je vois l’accès au monastère, triple voie, cars de touristes, barrières et bornes de paiement, ajouté à l’ambiance de la journée, je file sans un regard en arrière. C’était ma seule concession vraiment touristique du voyage, et ça me saoule déjà !
Avec tout ça, il est 17h. On redescend de la montagne et on va chercher une autre terrasse pour manger un peu, se poser et chercher l’hébergement du soir. En combinant heure de la journée, météo capricieuse et région urbaine, on ne pose même pas la question de chercher un bivouac. On arrive à Manresa et on trouve un café franchisé en plein centre-ville. Je n’ai pas filmé non plus la suite de la journée, purement logistique, et peu intéressante.
Las, crevés, on avise le seul hébergement à prix correct, à 1h au nord-est de Barcelone, pas du tout dans la direction du lendemain. Avec le recul, on aurait dû payer un peu plus, dormir plus près, et mieux. Bref on s’enquille de nouveau de l’autoroute pour arriver à Mollet del Vallès autour de 19 ou 20h. On voit aux infos que Teruel, où on était deux jours plus tôt, est inondée.
Bon heureusement les deux prochains et derniers jours seront un peu meilleurs !
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Étapes :
- Crestes de la Llena
- TV-7004
- Montserrat
Crestes de la Llena
Le voyage se complique. On quitte Fraga avec une météo clémente, mais on a déjà en tête les prévisions orageuses de l’après-midi.
La route jusqu’à Ulldemollins est bonne et juste avant le village, on traverse les Crestes de la Llena, formations géologiques que je n’avais pas repérées en amont.
On arrive à Ulldemollins, charmant village, sans touristes à part nous. On trouve notre café sur une petite placette au milieu des ruelles, entourée de murs, comme isolée hors du temps. Le soleil baigne la cour et l’on ne sait pas encore que cette journée sera le point bas du voyage.
En quittant Ulldemollins, Amandine prend tranquillement la route d’Igualada, ville moyenne qui se trouve un peu avant la montagne de Montserrat. Pendant ce temps, je vais à Albarca en espérant pouvoir prendre la piste menant à la Roca Corbatera et sa falaise surplombant la vallée côté sud.
Voilà ce que je ne verrai pas !
Sauf que ladite piste est fermée aux véhicules. Je peste, mais ce n’est pas plus mal car les nuages noirs s’amoncellent déjà au-dessus de ma tête.
J’enchaîne donc sur la direction d’Igualada en poursuivant la route, sur laquelle je m’amuse un peu, avant d’apercevoir la Guardia et mon GPS qui insiste pour me faire rebrousser chemin. Je cède et remonte, quand éclate l’orage. Clairement, aujourd’hui, ça ne veut pas.
TV-7004
Je trace plein est. Ici, la route est sèche, et coup de bol je prends la TV-7004 bien sinueuse, qui équilibre le karma.
Après cette petite session de fun, je reçois un message d'Amandine qui m’informe qu’elle s’est plantée et qu’elle n’est pas du tout dans la bonne direction. La faute au GPS, sans doute... Mais était-il trop compliqué de s'arrêter pour reprendre la bonne route ? Ou de remonter plutôt que de me faire descendre aussi, inutilement ?... Je peste et file la rejoindre autour de Tarragone, sur une aire d’autoroute, 80km au sud de la route prévue... Avec l’avance qu’on avait, et l’abandon de la randonnée à l’abbaye sur l’Ebre, la journée devait être courte et facile. Mais non ! Pour éviter de reprendre l’autoroute, on remonte nord-est par la nationale, mais dans cette partie urbanisée, on n’avance pas vite, et maintenant le soleil tape dur. Donc 2 heures à 70km/h par 32°C. Joie.
Du coup j'avais un peu les boules et j'ai rien filmé parce que c'était inintéressant, de toute façon
Bref on finit par arriver aux alentours d’Igualada. Fidèles à notre credo, on évite les villes et on cherche un café dans une petite commune périphérique, pour se poser et s’abriter, car on sait que l’orage va de nouveau nous survoler. On traverse un bled, un second, un troisième — tout est fermé, personne en vue. On échoue à Odena, commune fantôme, et on erre dans les rues, mais tout est désert. Les nuages assombrissent le ciel. Je nous mène jusqu’à l’église, au sommet de la commune, espérant trouver un parvis couvert, mais il n’y a qu’un linteau qui déborde un peu. On a juste le temps de prendre les sacs à dos et de s’abriter tant bien que mal avant la drache. On sonne, pas de réponse. Donc on attend debout une bonne vingtaine de minutes, en grignotant.
Montserrat
Je voulais voir le monastère de Montserrat le matin, quand il y aurait peu de monde, et éventuellement prendre le funiculaire jusqu’au sommet. Du coup, je le verrai l'après-midi, sous la grisaille. En fait je ne le verrai pas du tout Une fois l’orage passé, et histoire de rattraper cette journée, on s’y rend.
Malgré les conditions, l’endroit reste impressionnant.
MAIS lorsque je vois l’accès au monastère, triple voie, cars de touristes, barrières et bornes de paiement, ajouté à l’ambiance de la journée, je file sans un regard en arrière. C’était ma seule concession vraiment touristique du voyage, et ça me saoule déjà !
Avec tout ça, il est 17h. On redescend de la montagne et on va chercher une autre terrasse pour manger un peu, se poser et chercher l’hébergement du soir. En combinant heure de la journée, météo capricieuse et région urbaine, on ne pose même pas la question de chercher un bivouac. On arrive à Manresa et on trouve un café franchisé en plein centre-ville. Je n’ai pas filmé non plus la suite de la journée, purement logistique, et peu intéressante.
Las, crevés, on avise le seul hébergement à prix correct, à 1h au nord-est de Barcelone, pas du tout dans la direction du lendemain. Avec le recul, on aurait dû payer un peu plus, dormir plus près, et mieux. Bref on s’enquille de nouveau de l’autoroute pour arriver à Mollet del Vallès autour de 19 ou 20h. On voit aux infos que Teruel, où on était deux jours plus tôt, est inondée.
Bon heureusement les deux prochains et derniers jours seront un peu meilleurs !
- yop1025
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Re: [CR] Les petites routes d'Espagne 2023
Pendant ce temps là, ici en Espagne pas très loin de Valence, ils ont définitivement bouclé les orages.
Les Transalpistes se baladent en pantacourt
Photo prise à midi
Les Transalpistes se baladent en pantacourt
Photo prise à midi
La relance à l'embrayage, il n'y a que ça de vrai !
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Jour 10
Le jour 10 en vidéo :
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Étapes :
C’est ici que le roadtrip s’arrête pour Amandine. Après une seconde nuit de trois heures, et lassée par les orages incessants, elle décide de rentrer directement. Je suis dépité mais je comprends. On se sépare donc devant l’hôtel, et j’entame le reste de l’itinéraire déjà bien raccourci. Je file tout d’abord vers Tavertet et ses falaises spectaculaires, avant de prendre plein est, en direction du phare du Cap de Creus. Dans la foulée, je passerai au monastère de Saint Pierre de Rodes. Ensuite, j’aviserai… La pointe nord-est semble être la seule zone épargnée par les orages de ce soir…
Tavertet
Saisi d’une humeur étrange, je me mets en route au point du jour. Même si je conviens que la météo est pénible, et avec raison, car elle est exceptionnellement mauvaise, je ne m’attendais pas à cela. Je me laisse porter par l’autoroute, pris entre mes réflexions et les nuages bas qui emmitouflent la voie. J’aime moins cette partie de l’Espagne, trop urbanisée, trop verte, trop humide.
Je commence à me demander si je vais revoir le ciel ce matin quand j’attaque la montée en méandres vers Tavertet. Peu à peu le brouillard s’évapore et le soleil me réchauffe l’humeur, en même temps qu’il chasse le froid ambiant. Quand je sors des nuages, j’arrive dans le village de Tavertet et ses briques, ses pavés, son calme paisible. Je m’attendais à une vue, mais pas à celle-là.
https://i.postimg.cc/wM6nPgRt/Tavertet_(10)_stitch.jpg
Je pousse jusqu’au mirador suivant et m’offre un petit thé sur la terrasse du monde.
La route pour redescendre, que j’avais repérée sur Maps, s’avère en fait un chemin de grande randonnée. TomTom panique en me voyant quitter son balisage mais le chemin aboutit comme prévu à la route.
Monestir de Sant Pere de Rodes
Une fois quittées les montagnes, l’air redevient chaud, et le soleil cogne. Tout ce voyage a été rythmé par l’alternance du froid humide et de la chaleur lourde. Par ailleurs, la circulation se densifie à l’approche du littoral. Je m’arrête à Vilajuïga pour me poser un peu, avant d’entamer la montée de la montagne de Verdera.
La montée est joueuse et agrémente mon arrivée au monastère. Bâti sur le flanc de la montagne, en contrebas du château de Sant Salvador de Verdera, ce monastère jouit d’une vue exceptionnelle sur la baie. Je profite de la vue de la mer et du ciel estival, avant de redescendre par les sinuosités en direction d’El Port de la Selva pour déjeuner et planifier l’après-midi.
Cap de Creus
Le détour par le phare n’est pas concluant : lorsque je sors de Cadaquès, un fonctionnaire me fait signe que non, sans explication. Trop gavé pour en réclamer, je repars sans demander mon reste et m’inflige une 2e heure de circulation dense et lente sous le soleil brûlant pour ressortir du parc régional du cap de Creus. Pendant ce temps, un magnifique orage rampe dans ma direction.
Je m’arrête de nouveau à Vilajuïga, dans le même café, pour faire des calculs. Je suis le déplacement de l’orage sur Ventusky et calcule mon point de chute pour finir la journée le plus loin possible d’ici, et le plus près possible de l’orage. Je repars donc plein ouest, direction les Pyrénées.
Santuari de la Mare de Deu del Mont
En chemin je passe par le sanctuaire de la Mare de Déu del Mont (mère de Dieu de la montagne), après une interminable et tortueuse montée. L’épreuve d’agilité valait le coup car la vue au sommet est exceptionnelle. L’emplacement du sanctuaire offre une vue à 360° sur des kilomètres. J’aurais bien pris un verre en terrasse mais pas de bol, le restaurant venant de fermer… Qu’importe, je me délecte de la vue et du calme, encore une fois seul visiteur sur place.
https://i.postimg.cc/Znx4BwpN/Santuari- ... stitch.jpg
https://i.postimg.cc/W3Rv5B7r/Santuari- ... stitch.jpg
Campelles
Dernière étape de cette longue journée : rallier Campelles au début des Pyrénées. Je trace plein ouest sur la nationale, traversant des communes tristes et appauvries, des friches industrielles, engoncées dans des vallées étroites de plus en plus sombres à mesure que je rattrape les nuages.
Comme calculé, je rattrape la pluie 10 minutes avant d’arriver à l’hôtel. L’hôtel Terralta est boisé, chaleureux, très loin de l’ambiance western des premiers jours. Mais surtout, il est visiblement pratiquement vide. Je dîne sur ma fenêtre, devant les Pyrénées, au son de la pluie.
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Étapes :
- Tavertet
- Monestir de Sant Pere de Rodes
- Cap de Creus
- Santuari de la Mare de Deu del Mont
- Campelles
C’est ici que le roadtrip s’arrête pour Amandine. Après une seconde nuit de trois heures, et lassée par les orages incessants, elle décide de rentrer directement. Je suis dépité mais je comprends. On se sépare donc devant l’hôtel, et j’entame le reste de l’itinéraire déjà bien raccourci. Je file tout d’abord vers Tavertet et ses falaises spectaculaires, avant de prendre plein est, en direction du phare du Cap de Creus. Dans la foulée, je passerai au monastère de Saint Pierre de Rodes. Ensuite, j’aviserai… La pointe nord-est semble être la seule zone épargnée par les orages de ce soir…
Tavertet
Saisi d’une humeur étrange, je me mets en route au point du jour. Même si je conviens que la météo est pénible, et avec raison, car elle est exceptionnellement mauvaise, je ne m’attendais pas à cela. Je me laisse porter par l’autoroute, pris entre mes réflexions et les nuages bas qui emmitouflent la voie. J’aime moins cette partie de l’Espagne, trop urbanisée, trop verte, trop humide.
Je commence à me demander si je vais revoir le ciel ce matin quand j’attaque la montée en méandres vers Tavertet. Peu à peu le brouillard s’évapore et le soleil me réchauffe l’humeur, en même temps qu’il chasse le froid ambiant. Quand je sors des nuages, j’arrive dans le village de Tavertet et ses briques, ses pavés, son calme paisible. Je m’attendais à une vue, mais pas à celle-là.
https://i.postimg.cc/wM6nPgRt/Tavertet_(10)_stitch.jpg
Je pousse jusqu’au mirador suivant et m’offre un petit thé sur la terrasse du monde.
La route pour redescendre, que j’avais repérée sur Maps, s’avère en fait un chemin de grande randonnée. TomTom panique en me voyant quitter son balisage mais le chemin aboutit comme prévu à la route.
Monestir de Sant Pere de Rodes
Une fois quittées les montagnes, l’air redevient chaud, et le soleil cogne. Tout ce voyage a été rythmé par l’alternance du froid humide et de la chaleur lourde. Par ailleurs, la circulation se densifie à l’approche du littoral. Je m’arrête à Vilajuïga pour me poser un peu, avant d’entamer la montée de la montagne de Verdera.
La montée est joueuse et agrémente mon arrivée au monastère. Bâti sur le flanc de la montagne, en contrebas du château de Sant Salvador de Verdera, ce monastère jouit d’une vue exceptionnelle sur la baie. Je profite de la vue de la mer et du ciel estival, avant de redescendre par les sinuosités en direction d’El Port de la Selva pour déjeuner et planifier l’après-midi.
Cap de Creus
Le détour par le phare n’est pas concluant : lorsque je sors de Cadaquès, un fonctionnaire me fait signe que non, sans explication. Trop gavé pour en réclamer, je repars sans demander mon reste et m’inflige une 2e heure de circulation dense et lente sous le soleil brûlant pour ressortir du parc régional du cap de Creus. Pendant ce temps, un magnifique orage rampe dans ma direction.
Je m’arrête de nouveau à Vilajuïga, dans le même café, pour faire des calculs. Je suis le déplacement de l’orage sur Ventusky et calcule mon point de chute pour finir la journée le plus loin possible d’ici, et le plus près possible de l’orage. Je repars donc plein ouest, direction les Pyrénées.
Santuari de la Mare de Deu del Mont
En chemin je passe par le sanctuaire de la Mare de Déu del Mont (mère de Dieu de la montagne), après une interminable et tortueuse montée. L’épreuve d’agilité valait le coup car la vue au sommet est exceptionnelle. L’emplacement du sanctuaire offre une vue à 360° sur des kilomètres. J’aurais bien pris un verre en terrasse mais pas de bol, le restaurant venant de fermer… Qu’importe, je me délecte de la vue et du calme, encore une fois seul visiteur sur place.
https://i.postimg.cc/Znx4BwpN/Santuari- ... stitch.jpg
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Campelles
Dernière étape de cette longue journée : rallier Campelles au début des Pyrénées. Je trace plein ouest sur la nationale, traversant des communes tristes et appauvries, des friches industrielles, engoncées dans des vallées étroites de plus en plus sombres à mesure que je rattrape les nuages.
Comme calculé, je rattrape la pluie 10 minutes avant d’arriver à l’hôtel. L’hôtel Terralta est boisé, chaleureux, très loin de l’ambiance western des premiers jours. Mais surtout, il est visiblement pratiquement vide. Je dîne sur ma fenêtre, devant les Pyrénées, au son de la pluie.
- Qohen
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Jour 11
Suite et (en)fin ! J'ai été occupé, puis j'ai repris la route... Bref, conclusion
Le jour 11 en vidéo :
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Étapes :
Aiguabarreig Segre-Noguera Pallaresa
Au lever du jour, je rends les clés à un comptoir vide et je prends la route dans le froid. Je redescends rapidement vers Vic, que j’avais contournée hier matin, pour prendre l’autoroute. Oui, la météo a, au fil des jours, provoqué pas mal d’allers et retours…
Le soleil se lève et dissipe peu à peu le froid et le vague à l’âme, bien que je ne puisse m’empêcher de ruminer au fil des kilomètres.
Deux heures plus tard, au niveau de Manresa (traversée l’avant-veille…), je bifurque sur les nationales et coupe à travers les plaines. Les couleurs plus chaudes m’évoquent les premiers jours, mais le ciel voilé est à l’image de mon humeur. Je m’arrête boire un café, on ne me comprend pas : c’est bien la seule fois qu’on m’invite à passer en anglais pour communiquer. Cette journée aussi sonne un peu faux.
Qu’importe, je me concentre sur la route et les paysages. En remontant plein nord vers la Serra del Montsec, je traverse la réserve naturelle de Segre-Noguera Pallaresa, qui est d’une part très agréable à rouler, et d’autre part réminiscente du Grand Canyon. Un décor étonnant qui, malgré le ciel gris et maussade, parvient à me tirer de mes rêveries et à me ravir.
Mirador del Montsec
Sans transition, j’arrive à cette pliure géologique qu’est la Serra del Montsec, et j’attaque la montée en piteux état.
Avant de rejoindre le point de vue public, d’où décollent les parapentes, je me faufile sur la route de l’observatoire.
Tout petit observatoire astronomique qui est moins sympa que celui de la Serra de Estrela au Portugal !
https://i.postimg.cc/xC7yhySy/Observato ... stitch.jpg
La descente, délicate, exigeante, amusante, m’emmène sur une route paumée au milieu de rien, où je prends plaisir à rouler, alerte, concentré, jusqu’à Puente de Montañana.
Puis c'est la A-1604, tortueuse, défoncée, rapide, mon kif, quoi.
Mais l’humeur me rattrape. J’avance jusqu’à Benabarre, avant de voir que la fermeture du congosto de Ventamillo est pour des mois, le temps de refaire toute la route. Face à ma mousse, j’admets que le coeur n’y est plus. Bien que je roule surtout seul, et que j’aime ça, ce roadtrip était un partage, et poursuivre ainsi sonne faux. Je pourrais combler l’avance en redescendant vers les Bardenas, en bivouaquant dans la pampa, mais ça me semble absurde. Deux trois calculs plus tard, je décide de rentrer maintenant.
J’attrape la N-230 plein nord en direction du Pla de Beret, dernier arrêt prévu dans l’itinéraire espagnol. En chemin je traverse le Congosto de Ovarra.
Pla de Beret
Je traverse les communes pointillées d’hôtels de luxe au style faussement typique, fourmillant de touristes malgré la météo et l’absence de neige.
J’arrive à destination entre éclaircies et nuages noirs, conformément à mon humeur bizarre qui persiste. L’espace d’un moment, en déjeunant, je me concentre sur l’ambiance de fin de voyage, avant de reprendre une dernière fois la route.
Je roule un peu en mode pilote automatique, un œil sur le décor qui serait grandiose sans la pesante menace d’un orage qui n’éclate pas, bien qu'il pleuve ça et là. Les kilomètres défilent. La journée est déjà longue, mais maintenant que je suis là, je n’ai guère envie de m’arrêter avant d’arriver à Brive.
Puis c’est l’autoroute pendant 3 heures, ponctuée seulement de 2 orages, histoire de me maintenir alerte !
J’arrive enfin chez Amandine, après 13 heures passées sur la selle.
Puis l'orage cesse et le ciel redevient chaleureux pour conclure ce voyage...
Le jour 11 en vidéo :
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Étapes :
- Aiguabarreig Segre-Noguera Pallaresa
- Mirador del Montsec
- Pla de Beret
- Fin
Aiguabarreig Segre-Noguera Pallaresa
Au lever du jour, je rends les clés à un comptoir vide et je prends la route dans le froid. Je redescends rapidement vers Vic, que j’avais contournée hier matin, pour prendre l’autoroute. Oui, la météo a, au fil des jours, provoqué pas mal d’allers et retours…
Le soleil se lève et dissipe peu à peu le froid et le vague à l’âme, bien que je ne puisse m’empêcher de ruminer au fil des kilomètres.
Deux heures plus tard, au niveau de Manresa (traversée l’avant-veille…), je bifurque sur les nationales et coupe à travers les plaines. Les couleurs plus chaudes m’évoquent les premiers jours, mais le ciel voilé est à l’image de mon humeur. Je m’arrête boire un café, on ne me comprend pas : c’est bien la seule fois qu’on m’invite à passer en anglais pour communiquer. Cette journée aussi sonne un peu faux.
Qu’importe, je me concentre sur la route et les paysages. En remontant plein nord vers la Serra del Montsec, je traverse la réserve naturelle de Segre-Noguera Pallaresa, qui est d’une part très agréable à rouler, et d’autre part réminiscente du Grand Canyon. Un décor étonnant qui, malgré le ciel gris et maussade, parvient à me tirer de mes rêveries et à me ravir.
Mirador del Montsec
Sans transition, j’arrive à cette pliure géologique qu’est la Serra del Montsec, et j’attaque la montée en piteux état.
Avant de rejoindre le point de vue public, d’où décollent les parapentes, je me faufile sur la route de l’observatoire.
Tout petit observatoire astronomique qui est moins sympa que celui de la Serra de Estrela au Portugal !
https://i.postimg.cc/xC7yhySy/Observato ... stitch.jpg
La descente, délicate, exigeante, amusante, m’emmène sur une route paumée au milieu de rien, où je prends plaisir à rouler, alerte, concentré, jusqu’à Puente de Montañana.
Puis c'est la A-1604, tortueuse, défoncée, rapide, mon kif, quoi.
Mais l’humeur me rattrape. J’avance jusqu’à Benabarre, avant de voir que la fermeture du congosto de Ventamillo est pour des mois, le temps de refaire toute la route. Face à ma mousse, j’admets que le coeur n’y est plus. Bien que je roule surtout seul, et que j’aime ça, ce roadtrip était un partage, et poursuivre ainsi sonne faux. Je pourrais combler l’avance en redescendant vers les Bardenas, en bivouaquant dans la pampa, mais ça me semble absurde. Deux trois calculs plus tard, je décide de rentrer maintenant.
J’attrape la N-230 plein nord en direction du Pla de Beret, dernier arrêt prévu dans l’itinéraire espagnol. En chemin je traverse le Congosto de Ovarra.
Pla de Beret
Je traverse les communes pointillées d’hôtels de luxe au style faussement typique, fourmillant de touristes malgré la météo et l’absence de neige.
J’arrive à destination entre éclaircies et nuages noirs, conformément à mon humeur bizarre qui persiste. L’espace d’un moment, en déjeunant, je me concentre sur l’ambiance de fin de voyage, avant de reprendre une dernière fois la route.
Je roule un peu en mode pilote automatique, un œil sur le décor qui serait grandiose sans la pesante menace d’un orage qui n’éclate pas, bien qu'il pleuve ça et là. Les kilomètres défilent. La journée est déjà longue, mais maintenant que je suis là, je n’ai guère envie de m’arrêter avant d’arriver à Brive.
Puis c’est l’autoroute pendant 3 heures, ponctuée seulement de 2 orages, histoire de me maintenir alerte !
J’arrive enfin chez Amandine, après 13 heures passées sur la selle.
Puis l'orage cesse et le ciel redevient chaleureux pour conclure ce voyage...